Qu’est-ce que la rétention urinaire ?
La rétention urinaire est l’incapacité à vider complètement sa vessie malgré le fait que la vessie soit pleine.
Certains des symptômes liés à la rétention urinaire :
- Être obliger d’exercer une pression pour uriner
- Le jet urinaire qui s’interrompt plusieurs fois pendant la miction
Il existe deux sortes de rétentions urinaires :
La rétention urinaire aigüe : ce phénomène survient soudainement et ne dure pas dans le temps. C’est l’incapacité à vider sa vessie bien qu’elle soit pleine. C’est un épisode très douloureux qui doit être traité en urgence.
La rétention urinaire chronique : Une maladie est chronique lorsqu’elle perdure dans le temps. C’est l’incapacité à vider entièrement sa vessie. Les symptômes sont les suivants : fuites urinaires, infections urinaires causées par le nombre de bactéries stagnant dans la vessie.
Quelles sont les causes d’une rétention urinaire ?
Plusieurs facteurs peuvent provoquer une rétention urinaire :
- L’urètre est bloqué
- Une lésion des nerfs
- La prise de certains médicaments
- Affaiblissement des muscles de la vessie
Dans le cas où l’urètre est bloqué ou s’est rétréci : l’urine ne peut plus couler.
Les causes sont multiples :
Hyperplasie bégnine de la prostate
C’est une augmentation de la taille de la prostate. Cette grosseur, non cancéreuse, comprime l’urètre tout en exerçant une pression sur la vessie, ce qui engendre des difficultés à uriner. Avec le temps, les parois de la vessie deviennent plus épaisses, la vessie s’affaiblit et n’arrive plus à se vider entièrement. Ce cas est très fréquent chez les hommes entre 50 et 60 ans.
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Le rétrécissement de l’urètre
Plusieurs facteurs peuvent en être à l’origine : une chirurgie, une mauvaise cicatrisation des tissus lors d’une chirurgie, une maladie, des infections urinaires répétées.
Chez les hommes, l’inflammation de la prostate reste la principale cause. Bien que l’urètre soit plus long chez l’homme que chez la femme, son rétrécissement reste plus fréquent chez les hommes.
Le rétrécissement de l’urètre et les infections urinaires aigües ou à répétition se produisent lorsque les muscles entourant l’urètre ne parviennent plus à se relâcher. Ce cas est plus fréquent chez les femmes.
Les calculs urinaires
En se formant dans l’urine, les cristaux se multiplient et provoquent des calculs urinaires. Ces cristaux s’accumulent dans les reins, l’urètre ou la vessie. Les cailloux se trouvant dans la vessie bloquent l’ouverture de l’urètre et provoquent la rétention de l’urine.
La cystocèle
C’est une hernie de la vessie qui migre vers le vagin. Elle peut être engendrée par l’altération des tissus de soutien de la vessie et du vagin qui deviennent lâches, provoquant un affaissement de la vessie dans le vagin et un pincement de l’urètre.
Le rectocèle
C’est une hernie du rectum vers le vagin. Le processus est le même que pour la cystocèle, les tissus du soutien entre le rectum et le vagin étant distendus, le rectum s’affaisse dans le vagin et parvient à pincer l’urètre.
La constipation
Des scelles dures dans le rectum peuvent engendrer une infection urinaire du fait de leur appui sur la vessie et l’urètre. Le rectocèle rend la constipation plus courante.
Cancers et tumeurs
Une tumeur, qu’elle soit cancéreuse ou bénigne, dans la vessie ou l’urètre peut grossir au fur et à mesure et finir par bloquer l’écoulement de l’urine ou créer un pincement de l’urètre.
Lésions nerveuses et rétention urinaire.
Les nerfs permettent la circulation du signal entre le cerveau, la vessie et le sphincter. La vessie et le sphincter se contractent et se relâchent en même temps pour contrôler l’écoulement de l’urine.
Ce signal est parfois interrompu empêchant le système urinaire de fonctionner correctement.
- Le signal ne remonte plus au cerveau pour informer que la vessie est pleine
- Les muscles de la vessie permettant l’expulsion de l’urine ne se contractent plus
- Le sphincter ne reçoit plus le signal de se relâcher pour laisser s’écouler l’urine.
Il n’y a plus aucune coordination.
A tout âge, nous pouvons être victime de lésions nerveuses. Par exemple, un bébé peut naître avec une Spina Bifida qui affectera sa moelle épinière provoquant des troubles urinaires.
Les causes les plus fréquentes amenant à une rétention temporaire ou définitive sont les suivantes :
- L’accouchement par voie basse
- Lésions médullaires ou infectieuses
- Diabète
- AVC
- Sclérose en plaques
- Lésion pelvienne
Les médicaments peuvent aussi être une cause de rétention urinaire :
- Antihistaminiques pour lutter contre les allergies
- Anticholinergiques / antispasmodiques pour les crampes d’estomac, les spasmes musculaires et l’incontinence urinaire
- Antidépresseurs
Si vous avez une grosseur sur la prostate et que vous suivez un traitement, certains symptômes peuvent s’accroître.
(Sont concernés surtout les médicaments décongestionnants comme la pseudoéphédrine, les antihistaminiques comme le diphenhydramine)
Avec l’âge nos muscles s’affaiblissent. Celui de la vessie, appelé le detrusor, ne se contracte plus assez et pas assez longtemps pour permettre de vider entièrement la vessie, c’est ce qui provoque la rétention urinaire.
Quels sont les impacts ?
Une rétention urinaire aigüe est très douloureuse et peut être très dangereuse pour votre santé.
Vous devez consulter immédiatement un médecin si vous avez certains de ces symptômes :
- Des difficultés pour uriner
- Des douleurs ou un inconfort dans le bas ventre
- Une douleur et des envies urgentes d’uriner
- Des ballonnements dans le bas ventre
Une rétention urinaire chronique provoque les symptômes suivants :
- Besoin d’uriner plus de 8 fois/jour
- Des difficultés à faire sortir le premier jet d’urine
- Le jet d’urine est faible et/ ou par intermittence
- Des envies pressantes d’aller uriner sans y parvenir
- Avoir encore envie d’uriner après avoir termine
- Léger et constant inconfort dans le bas ventre et dans les voies urinaires
Aucun de ces symptômes ne vous paraît assez grave pour consulter un médecin, mais si vous souffrez de rétention urinaire sans prendre de traitement, vous prenez le risque de développer de sérieuses complications.
A quoi s’attendre lors de la consultation ?
Lors de la consultation, le médecin essaiera de diagnostiquer d’où vient le problème en vous faisant passer un examen médical et en mesurant le volume d’urine restant dans la vessie :
- Il vous demandera d’être précis sur vos symptômes et examinera votre bas ventre
- Il pourra effectuer un tapotement sur votre bas-ventre pour estimer le volume plein de votre vessie
- Il pourra effectuer un examen avec un appareil à ultrasons permettant de mesurer le volume d’urine restant après avoir uriné
- Pour faire écouler l’urine restante, le médecin utilisera une sonde urinaire, sorte de tube fin et souple qui est introduit dans l’urètre permettant le drainage de l’urine stagnante dans la vessie
S’il reste 100ml après avoir uriné, alors cela signifie que la vessie ne se vide pas complétement.
Pour déterminer la cause de la rétention urinaire, l’urologue utilisera un cystoscope.
Cet instrument permet de voir si quelque chose obstrue les voies urinaires comme des calculs ou un urètre trop étroit.
Une scanographie pourra également être préconisée. Cette technique consiste à mesurer l’absorption des rayons X par les tissus puis par traitement informatique, les numériser afin de reconstruire l’anatomie en 2D ou 3D. Cette technique d’imagerie médicale permettra à l’urologie de déterminer plus précisément la cause de la rétention urinaire.
Une autre technique existe : l’électromyographie. C’est la mesure de l’activité électrique des muscles et des nerfs à l’intérieur et autour de la vessie et du sphincter. Cela permet de voir si le message envoyé à la vessie et au sphincter se coordonne correctement.
Veuillez noter que ces informations émanent d'isialys et qu’elles ne remplacent en aucun cas une consultation chez un professionnel de santé.
Les traitements
Lors d’une rétention urinaire aigüe, la première chose à faire est de drainer l’urine stagnante pour soulager la douleur. Pour cela une sonde sera insérée dans l’urètre. Dans certains cas, la sonde est introduite par l’abdomen jusque dans la vessie. Dans ce cas-là, le patient est anesthésié localement ou sous anesthésie générale.
Si l’hyperplasie bénigne de la prostate en est la cause, un traitement médicamenteux sera prescrit pour éviter de futures retentions urinaires.
Que ce soit pour une rétention aigüe ou chronique, l’urologue vous examinera, il vous fera passer des tests et vous interrogera sur vos antécédents médicaux afin de déterminer les causes de la rétention.
Plusieurs traitements possibles :
Le drainage de la vessie
Dans le cas d’une rétention chronique, l’urologue vous préconisera le sondage intermittent propre. Le SIP consiste à insérer soi-même une sonde dans l’urètre plusieurs fois par jour pour vider la vessie. La vessie neurologique peut entraîner des rétentions chroniques. Dans ce cas, le sondage intermittent propre est fortement recommandé ou le sondage permanent si les autres traitements n’ont pas fonctionné.
Dilatation de l’urètre
Dans le cas où la rétention est causée par un rétrécissement de l’urètre, l’urologue insèrera une sonde de plus en plus large pour tenter de l’élargir.
Traitements médicamenteux
Les hommes souffrant d’hyperplasie bénigne de la prostate ont des traitements médicamenteux servant à réduire la taille de la prostate.
La chirurgie
Chez les hommes, la chirurgie est une solution pour soigner la HBP.
Chez les femmes, si l’infection urinaire est causée par une cystocèle ou une rectocèle, une chirurgie est aussi nécessaire pour repositionner le rectum et la vessie. Il existe plusieurs techniques pour ce type de chirurgie, votre urologue choisira celle adaptée à votre cas.
Si vous avez un de ces symptômes, consulter un médecin.
Cette consultation permettra de déterminer dans un premier temps la cause et de préconiser un premier traitement.
Votre médecin vous présentera les solutions qui existent pour traiter votre pathologie et vous expliquera les avantages et inconvénients de chacune d'entres-elles.
Veuillez noter que ces informations émanent d'Isialys et qu’elles ne remplacent en aucun cas une consultation chez un professionnel de santé.