En savoir plus sur le sondage intermittent
Le sondage urinaire est un sujet encore tabou. Beaucoup de gens se sentent gênés d’en parler avec leur famille ou leurs amis. Les informations qui vont suivre ont été conçus pour casser ces barrières aussi bien pour les utilisateurs de sondes avertis que pour les débutants. Avec l’aide d’experts médicaux ainsi que de patients, nous vous proposons des sujets d’information sur l’auto-sondage intermittent : comment pratiquer l’auto-sondage pour la première fois, la gestion des risques infectieux ou encore les aspects du soin et de l’usage de la sonde. L’utilisation d’une sonde peut s’avérer nécessaire dans un certain nombre de cas, allant d’une blessure grave ou d’une maladie à l’incontinence urinaire. Quelle que soit la cause, ces informations sont là pour informer les utilisateurs de sondes, les membres de la famille et les soignants.
Pratiquer un auto-sondage pour la première fois
L’idée même d’effectuer un auto-sondage intermittent pour la première fois peut sembler très intimidant. Toutefois, l’auto-sondage peut facilement devenir un processus routinier s’il est éduqué et pratiqué correctement.
Pour vous aider à mieux appréhender l’auto-sondage, nous vous expliquons ci-dessous les différentes étapes. L’objectif étant d’intégrer simplement l’auto-sondage dans votre vie quotidienne.
1. Préparation
L’auto-sondage intermittent propre est une procédure bien établie qui permet une vidange sûre, efficace et complète de l’urine de la vessie. Comme il s’agit d’une technique propre, il est très important d’avoir de bonnes normes d’hygiène tout au long de la procédure.
Commencez par vous assurer que vous avez tout l’équipement dont vous aurez besoin. Votre liste d’équipements comprendra : une sonde, des lingettes jetables ou du savon et de l’eau, un miroir, une serviette (réservée à cet usage uniquement) et un contenant pour l’urine (si votre urine ne s’écoule pas directement dans les toilettes)
Lavez-vous soigneusement les mains avec de l’eau et du savon et séchez-les.
Trouvez la position qui vous convient le mieux et nettoyer autour de l’urètre avec une lingette. Lavez de l’avant vers l’arrière pour éviter de transférer les bactéries pouvant causer une infection. Utilisez chaque lingette une seule fois.
2. insertion de la sonde
Ouvrez l’emballage grâce à la languette disposant d’un œillet. Si vous le souhaitez, vous pouvez replier la languette adhésive derrière l’emballage, puis accrocher l’emballage à une surface verticale pendant que vous vous préparez au sondage.
Lavez-vous de nouveau les mains avec de l’eau et du savon et séchez-les.
Retirer la sonde de l’emballage par la poignée d’insertion, insérez la sonde dans l’urètre. Pour vous aider à trouver le méat, un miroir peut vous être nécessaire lors des premiers auto-sondages.
Faites avancer la sonde doucement dans la vessie jusqu’à ce que l’urine s’écoule. Essayer de rester détendue lors de l’insertion de la sonde.
Si vous sentez une résistance, arrêtez quelques secondes, prenez une profonde inspiration, et reprenez doucement l’insertion. Si vous vous sentez tendue, le muscle de la vessie peut se contracter et rendre l’insertion ou le retrait de la sonde difficile.
Dès que l’urine commence à s’écouler, pointer la sonde vers les toilettes ou connectez la sonde à une poche à urine.
3. Retrait de la sonde
Lorsque l’urine cesse de s’écouler, commencez à retirer la sonde lentement. Si l’urine recommence à couler pendant que vous retirez la sonde, continuez jusqu’à ce que les dernières gouttes soient évacuées.
Puis retirez totalement la sonde. Replacer la sonde dans son emballage et refermez celui-ci pour davantage de discrétion après le sondage.
La sonde ne doit pas être jetée dans les toilettes. Elle n’est utilisable qu’une seule fois.
Puis, pour terminer, l’avez-vous les mains à nouveau avec de l’eau et du savon.
Le sondage intermittent et la gestion du risque infectieux
L’infection urinaire est la plus courante des complications du sondage intermittent, cependant la prévalence et les risques sont difficiles à déterminer.
L’incidence de la sonde sur les infections urinaires varie selon les personnes. En moyenne, chaque personne a 2,5 infections urinaires par an. Toutefois, avec une bonne compréhension du protocole de l’auto-sondage et en respectant le nombre de sondages quotidiens prescrits, les infections urinaires peuvent être limitées.
Que sont les infections urinaires ?
Les infections des voies urinaires sont divisées en deux catégories : supérieure ou inférieure selon la partie des voies urinaires infectées. Le tractus urinaire se compose des reins, des uretères (les tubes qui drainent l’eau des reins dans la vessie), de la vessie et de l’urètre (le tube par lequel s’écoule l’urine hors du corps). Les infections des voies urinaires inferieures sont beaucoup plus fréquentes que les infections urinaires des voies supérieures. Les infections des voies supérieures sont potentiellement plus graves car les reins peuvent être touchés.
Même s’il est possible d’avoir une infection urinaire du fait de la pratique de l’auto-sondage, il faut savoir que le risque est moins élevé que toute autre pratique.
Comment puis-je savoir si j’ai une infection urinaire ?
Les infections urinaires peuvent se manifester par des douleurs et parfois de la fièvre. Les symptômes typiques sont :
- Avoir souvent envie d’uriner
- Une sensation de douleur ou de brulûre lors de la miction
- Une forte odeur associée à une urine trouble
Pour les patients atteints de sclérose en plaques, l’infection urinaire peut provoquer une accentuation des symptômes de la maladie. C’est parfois le premier signe de la présence d’une infection urinaire. On peut penser tout d’abord à une rechute de la maladie alors que ce changement d’état est lié à l’infection. Si vous pensez reconnaître des symptômes de l’infection urinaire, il est important de consulter rapidement le professionnel de santé qui vous suit.
Comment puis-je gérer et prévenir l’infection ?
Trois points clés sont à retenir :
- Pratique correct de l’auto-sondage
- Vider entièrement sa vessie à chaque auto-sondage
- Propreté lors de l’auto-sondage (se laver les mains avec de l’eau et du savon)
Il est très important de se laver les mains avant de se sonder. Cela devient plus difficile lorsque l’on est à l’extérieur de chez soi, dans ce cas vous pouvez utiliser un gel hydro-alcoolique. Vous devrez également vous assurer que la zone autour du méat soit propre. Vous pouvez nettoyer avec de l’eau et du savon, cependant les lingettes humides jetables fonctionnent aussi bien et peuvent être plus faciles à utiliser. N’oubliez pas de vous nettoyer de l’avant vers l’arrière pour éviter de transférer des bactéries. Si vous devez utiliser de l’eau pendant un voyage, envisager d’utiliser de l’eau en bouteille car elle peut être plus propre que l’eau du robinet. Insérez la sonde jusqu’à ce que l’urine s’écoule. Une fois que l’urine arrête de s’écouler, retirer doucement la sonde. Si l’urine recommence à couler pendant que vous retirez la sonde, continuez jusqu’à ce que les dernières gouttes soient évacuées. Il est important de ne pas laisser de résidu d’urine dans la vessie.
Il est conseillé de se sonder entre 5 et 7 fois par jour et de boire au moins 1,5 litres d’eau tout long de la journée. En respectant ces quelques consignes, vous réduisez les risques de développer une infection urinaire. Toutefois, si vous contractez régulièrement des infections urinaires, parlez-en à votre médecin, afin qu’il en identifie les causes.